Chiffres 2010 du Baromètre de l’Observatoire Immobilier de Provence (OIP): un rebond et des incertitudes

Une certitude et des doutes, des raisons de se réjouir et des motifs d’inquiétudes, une presse qui dénonce l’emballement du marché et des professionnels qui tempèrent l’emballement des médias… Année après année, dans le grand théâtre de l’immobilier, les acteurs joueraient donc toujours la même pièce.

La certitude, c’est que la crise de 2008 semble amortie. Volume de transactions en net rebond dans le neuf et dans l’ancien, carnets de commandes satisfaisants pour le BTP, + 40 % de permis de construire pour les maisons individuelles, un secteur HLM dont les résultats sont en ligne avec les prévisions et des bureaux qui réalisent dans le neuf leur meilleur score depuis 2004.

Si l’on ajoute à cette « quasi résurrection », un niveau de prix raisonnable où les augmentations constatées ne souffrent en aucun cas la comparaison avec les folies parisiennes, on serait tenté de sombrer dans une béatitude… coupable. Car les professionnels le savent bien : la vérité du marché, c’est souvent ce qu’il cache.

C’est le cas du secteur de la location qui enregistre un taux de mobilité résidentielle historiquement bas, un niveau de vacances locatives qui nous ramène à 1998.

Mêmes doutes pour les transactions dans l’ancien. Début d’année 2011 mitigé dans les agences qui rencontrent des candidats à l’acquisition hésitants en raison de l’augmentation des taux d’intérêt, du chômage et des incertitudes fiscales.

Les constructeurs de maisons individuelles ne cultivent pas l’optimisme lorsqu’ils observent la baisse des ouvertures de chantiers illustrant les doutes en l’avenir des Bucho-Rhôdaniens.

Les entreprises du BTP se livrent bien malgré elles à une guerre des prix douloureuse et non sans conséquence sur leur santé financière.

Quant aux bureaux, ils entrevoient une situation de pénurie de leur offre pendant que le secteur social cherche désespérément des financements, et quelques fois paraît-il, une volonté politique.

Les professionnels de l’OIP n’ont pas la prétention de détenir la vérité. Ils sont en revanche convaincus que le bon sens est la meilleure des armes en économie. Tout ce qui peut favoriser la visibilité doit être promu. A commencer par la stabilité de l’environnement réglementaire, la fin des annonces fiscales sans lendemain, moins de décrets locaux, départementaux et régionaux qui sont autant de freins à la croissance.

Le PTZ+ sera-t-il aussi efficace que les dispositifs précédents, les acheteurs, les vendeurs et les professionnels pourront-ils relever les défis du grenelle qui se traduisent par des contraintes sonnantes et trébuchantes ?

Alors oui, années après années, les acteurs du grand théâtre de l’immobilier répètent les mêmes textes, et continuent d’espérer un public un peu plus attentif et réactif.

Jean-Luc LIEUTAUD

Publié le 12 avril 2011
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