La France métropolitaine et les départements d’outre-mer comptent, au 1er janvier 2013, 65,8 millions d’habitants, selon les données de l’Insee, soit environ 300 000 personnes de plus qu’un an auparavant. Portée par une poussée démographique forte associée à une explosion du nombre de ménages, le gouvernement déclare qu’il faut 500 000 logements.
Pour Jean Perrin, président de l’UNPI, ce chiffre ne paraît pas réaliste, étant admis que la notion même de besoin de logements au niveau national n’a pas de sens. La politique du logement doit nécessairement être adaptée à la réalité locale du marché. Les choix politiques opérés ces dernières années sont très insuffisants ou vont à contresens de ce qu’il faudrait faire pour que chacun puisse se loger.
Quelles sont les différentes acceptions des besoins en logements ?
– Une première acception est prise en compte par tous les acteurs du secteur immobilier :
c’est la projection de l’accroissement du nombre de ménages (sachant qu’on comptabilise en moyenne 2,2 personnes par logement). Pour loger les 300 000 personnes supplémentaires, il en faudrait donc 300 000 : 2,2 = 136 000 ;
– Une seconde approche part de l’idée selon laquelle il y aurait un déficit de logements lié au retard pris en matière de construction neuve au cours des précédentes décennies, alors que l’on construit de 300 000 à 400 000 logements, ce qui est suffisant.
Pour le président de l’UNPI, c’est la détermination même des besoins de logements qui doit être posée. Le leitmotiv qui consiste à construire toujours plus doit être remis en cause : il faut construire selon les besoins dans des zones ciblées. Aujourd’hui, de plus en plus de bailleurs publics et privés, hors zones tendues (comme l’Ile-de-France), ne trouvent pas de locataires.
Il y a des situations de mal logement, des crises du logement, des difficultés à se loger, mais pas pour les mêmes raisons : déficit, état du parc, manque de logements sociaux dans certaines zones, revenus des locataires trop faibles, etc. C’est ainsi que les chiffres associés aux logements dits « manquants », trop généraux et non ciblés, ne peuvent suffire à orienter une politique du logement efficace. Il faut d’abord occuper le parc existant avant de construire.