Une fin d’année dense pour le Mur Manteau

L’automne 2010 est riche en évènements et en évolutions qui touchent de près le Mur Manteau.

Il existe même une version photovoltaïque de la façade ventilée !

1. Vêtages et vêtures
Les deux principes sont proches, la principale différence étant relative à l’intégration ou non en usine de l’isolant au produit fini.
Le vêtage (non illustré) consiste à fixer mécaniquement des éléments manufacturés sans ossature lourde ni lame d’air ventilée.
La vêture se caractérise par des éléments manufacturés intégrant l’isolant et fixés mécaniquement sur le bâti.

2. Bardages ventilées sans joints
Ce procédé ménage une lame d’air entre le bâti et des panneaux supports montés sur une ossature métallique. Ces panneaux sont ensuite dotés sur place, après montage, d’un revêtement d’un seul tenant.

3 et 4. Bardages ventilés
Un revêtement en bardages classique est composé d’une ossature fixée sur le bâti et recevant des éléments de parement.
L’isolant est appliqué sur le gros-oeuvre et le système ménage une lame d’air qui circule entre l’isolant et le dos des éléments.
Cela permet, si nécessaire, d’assainir le bâti en rénovation et de compenser les éventuelles inégalités de la façade. de l’aluminium à la terre cuite, en passant par les dalles de verre émaillé. Des effets supplémentaires peuvent être obtenus en variant la taille et le coloris des panneaux.

5. Parements lourds et doubles murs
Il s’agit de deux systèmes constructifs différents sur le plan technique, mais qui partagent un même principe, celui d’entourer le bâti d’un manteau réalisé dans un matériau massif de forte épaisseur. Il en résulte dans les deux cas une protection exceptionnelle et extrêmement durable du gros-oeuvre.
Le parement lourd en béton offre un rendu architectonique très prisé des architectes. Le double mur en briques maçonnées sur console acier conjugue efficacité énergétique et résistance en zone sismique avec l’esthétique chaleureuse d’un matériau traditionnel.

6. Combinaisons de matériaux et de systèmes
La photo ci-dessus illustre parfaitement les possibilités presque infinies qu’offrent les alliances possibles, au travers d’une réalisation qui associe bardages en stratifié HPL en partie haute et bardage terre cuite au rez-de chaussée et au 1er étage.
L’en semble offre des jeux de cou leurs particulièrement originaux et séduisants. De plus, l’alliance de matières permet de rythmer et d’animer les façades de façon simple et efficace.
Par définition, ce principe de combinaison met l’architecte en situation de donner libre cours à sa créativité ou de répondre aux spécificités d’un cahier des charges – notamment en rénovation – en associant à l’originalité du résultat les performances énergétiques indissociables du Mur Manteau.

IT 249 : des niveaux d’exigence révisés
Atteindre les objectifs du Grenelle en matière d’efficacité énergétique sans dégrader le niveau de sécurité incendie des bâtiments, c’est le nouvel équilibre qu’a voulu trouver le législateur.
En effet, des millions de m² de façades en maçonne rie ou en béton, matériaux incombustibles par nature, vont être ’habillés’ par des systèmes d’isolation thermique par l’extérieur (ITE).
Cette technologie offre des performances optimales, mais elle met souvent en oeuvre du polystyrène expansé de forte épaisseur.
Dans ce contexte, il importe de définir de nouveaux niveaux de sécurité en matière de risques d’incendie par les façades :
• un classement en réaction au feu adapté aux exigences réglementaires du type d’ouvrage ;
• le respect de dispositions constructives et techniques particulières permettant d’éviter la propagation verticale du feu par les façades.
Ces dispositions sont précisées dans l’Instruction Technique 249 (IT 249), version 2010 (arrêté du 24 mai 2010).
L’IT 249 remplace l’ancienne version datant de 1982, et définit notamment les dispositions spécifiques à appliquer aux systèmes d’ITE posés sur des façades en béton ou maçonnerie comportant des baies : enduit mince ou enduit épais sur isolant, vêture, vêtage, bardages, surisolation, autres systèmes ’non standard’.

ITE sous enduit mince dans la construction neuve – Le Foyer du Travailleur d’Ivry
Une esthétique réussie et des performances thermiques de très bon niveau : pari tenu avec ce projet qui démontre tout le potentiel de l’Isolation Thermique par l’Extérieur dans l’habitat social neuf.
L’isolation du bâti a été réalisée en polystyrène expansé de 100 et 120 mm, et complétée dans certaines zones par des doubles murs en briques sur le principe du mur manteau. L’élimination systémati – que des ponts thermiques a fait l’objet d’un soin tout parti culier :
• traitement des points singuliers,
• complément d’isolation au niveau des bandeaux planchers,
• volets coulissants montés à l’extérieur.

Mur Manteau : les tendances en Europe avec Lothar Bombös et le Dr. Clemens von Trott zu Solz de l’EAE
À l’issue du premier Forum International consacré aux ETICS (External Thermal Insulation Composite Systems), Lothar Bombös, président de l’EAE et le vice président, le Dr. Clemens von Trott zu Solz, ont accepté de répondre aux questions.

Quel bilan tirez-vous de cette première rencontre européenne ?
LB Elle montre bien le potentiel de notre activité et la maturité reconnue de notre savoir-faire. La qualité des intervenants et la technicité des sujets l’attestent.
Dr. C Par ailleurs, ce n’est pas un hasard si nous avons tenu ce forum à Bruxelles.
L’évolution de la réglementation européenne est essentielle pour nous, et l’EAE est aussi là pour informer et sensibiliser les institutionnels et pour contribuer à une harmonisation des standards européens. Tout le monde parle de développement durable et d’énergies renouvelables. Mais pour économiser une tonne de CO2, il faut investir 10 fois plus dans les énergies renouvelables que dans l’isolation thermique par l’extérieur. Cela gagnerait à être connu !

Comment voyez-vous le rôle spécifique du groupement français du Mur Manteau ?
LB Je crois énormément au partage du savoir-faire et des compétences – par delà les frontières.
Sur ce plan, le Mur Manteau peut fonctionner en catalyseur de synergies.
Le groupement français peut-il profiter directement des échanges au sein de l’EAE ?
Dr. C Bien sûr, et l’évolution de la sécurité incendie en fournit un bon exemple. Le
Mur Manteau a pu bénéficier de l’expérience des confrères suisses, autrichiens et allemands et gagner un temps précieux.

Quelles sont les grandes tendances sur le plan technique en Europe ?
LB Les réglementations de plus en plus ambitieuses conduisent à une augmentation générale des épaisseurs d’isolant. Mais nous en atteignons les limites : au-delà d’une certaine épaisseur, il y a de vrais problèmes, en rénovation bien entendu – il suffit de penser aux débords de toit – et même dans la construction neuve, où on arrive à un effet de ’meurtrières’ peu plaisant, avec des fenêtres très en retrait.
Dr. C Il faudra mettre en oeuvre des isolants encore plus performants, mais actuellement, les solutions disponibles présentent divers inconvénients. Il reste cependant, dans l’immédiat, d’autres gisements de performance, comme l’élimination systématique des ponts thermiques.

L’EAE regroupe surtout des industriels. Quelle est la priorité au niveau de la filière ?
LB En matière d’ETICS, 50 ans d’expérience nous ont appris que chaque composant apporte une contribution essentielle à la qualité du système. L’engouement général pour l’Isolation Thermique par l’Extérieur nous donne un défi à relever : définir les bonnes pratiques de mise en oeuvre et former les entreprises applicatrices. Face à des systèmes et des exigences toujours plus sophistiqués, ce sont les clés du succès à long terme et de la pérennité des solutions.

Source : Agence Empresarial

Publié le 21 décembre 2010
NEWSLETTER

Inscrivez vous à notre newsletter et recevez les dernières actualités

Plan du site