La dernière mesure de la loi Lagarde réformant le crédit à la consommation entre en vigueur ces jours-ci : il s’agit de l’obligation faite aux prêteurs d’indiquer, sur les relevés de compte adressés chaque fin de mois à leurs clients titulaire d’un crédit renouvelable, « l’estimation du nombre de mensualités restant dues pour parvenir au remboursement intégral du montant effectivement emprunté, établie en fonction des conditions de remboursement convenues ».
Jusqu’à ce jour, personne n’a parlé de cette nouvelle obligation, qui risque pourtant de provoquer un véritable tremblement de terre chez certains titulaires de crédits renouvelables (ceux ayant naïvement cru que ces crédits se remboursaient aussi rapidement que le laissent croire les exemples fournis dans les publicités).
Afin d’être sûrs de bénéficier d’une information enfin claire, précise et surtout correspondant à l’usage qu’ils ont fait de leur crédit renouvelable, les consommateurs devront toutefois être très attentifs à un point bien précis : ils doivent impérativement vérifier que le nombre de mensualités restant dues a bien été calculé en tenant compte de l’incidence de l’assurance emprunteur. En d’autres termes, si cette indication est accompagnée d’une mention du style « * hors assurance emprunteur », ils doivent impérativement redoubler de méfiance.
En effet, en crédit renouvelable, la souscription d’une assurance emprunteur (payante), n’entraîne pas obligatoirement une augmentation du montant de l’échéance mensuelle de remboursement, mais plus souvent une augmentation de la durée de remboursement. Aussi surprenant que cela puisse paraître, même après l’entrée en vigueur de la loi Lagarde, l’assurance emprunteur associée à un crédit renouvelable peut donc être payée à crédit ! Dans ce cas, elle génère des intérêts supplémentaires (calculés au taux du revolving), pouvant entraîner une explosion du coût total du crédit. Concrètement, aux conditions actuellement pratiquées par certains spécialistes du crédit renouvelable, la souscription de l’assurance emprunteur peut entraîner un doublement du coût total du crédit.
Nous demandons donc aux consommateurs d’être extrêmement vigilants sur ce point, car seule une information tenant compte de tous les facteurs ayant une incidence sur le remboursement de leur crédit leur permettra de réellement mesurer l’étendue des dégâts causés par certains crédits renouvelables.
Si tel n’est pas le cas, il leur faudra évidemment demander à leur prêteur de leur transmettre une nouvelle estimation, tenant compte de l’assurance souscrite. Il leur faudra également alerter les associations de consommateurs, afin de faire cesser ce genre d’agissement éminemment trompeur.
A propos de Denis Cotte Conseil :
Denis Cotte Conseil est un cabinet de conseil dirigé par Denis Cotte, spécialiste du crédit et consultant en la matière auprès de grands établissements financiers. Denis Cotte Conseil informe et conseille les consommateurs sur les aspects positifs, mais aussi sur les dangers que peuvent présenter certains crédits à la consommation, notamment les « revolving ».
Pour plus d’information : www.moncreditpropre.com
Source : Agence Fargo