Les 1ères Rencontres de l’Observatoire du Bâtiment “2011, alors la reprise ?” (2)

Si la consommation des ménages reprend donc les couleurs de la croissance, les enquêtes d’opinion menées auprès des professionnels en ce début d’année 2011 révèlent néanmoins un climat d’incertitude quant à la réalité d’une reprise durable. Sur le seul indicateur du neuf, cela peut en partie s’expliquer par un assez net ralentissement du nombre de logements autorisés en fin d’année 2010, surtout en novembre et décembre. Cela traduit sans doute les effets de la fin du dispositif Scellier ainsi que les incertitudes qui pèsent sur la mise en place du nouveau dispositif du prêt à taux zéro. Notons également, pour expliquer cette « frilosité » encore tangible, que le volume de construction atteint sur la fin de l’année 2010 égale tout juste celui de 2003, soit huit ans plus tôt…

Concrètement, sur la base des données ministérielles de permis autorisés, les estimations d’ouverture de chantiers produites par l’ONTSBTP, au 4ème trimestre 2010, indiquent que l’embellie constatée depuis la moitié de l’année 2010 dans la maison individuelle, devrait se poursuivre en 2011, avec une croissance qui pourrait se situer au-delà des 10 %. Le marché du logement collectif, qui stagnait depuis deux trimestres, semble, quant à lui, s’orienter à la hausse en 2011.

L’analyse conjoncturelle du marché de la promotion immobilière montre que le secteur s’est considérablement assaini depuis 18 mois avec des délais de vente considérablement raccourcis et des stocks proches de la normale. Si les prévisions de l’Insee se confirment, les promoteurs pourraient lancer plus de projets dans les mois à venir, permettant ainsi à la hausse de se consolider.

Au 4ème trimestre 2010, la prévision pour la fin 2011 se situe à près de 320.000 logements commencés. Cependant, si l’inflexion à la baisse constatée en toute fin d’année venait à se confirmer sur le premier trimestre 2011 (données non encore disponibles à ce jour), cela pourrait avoir un impact négatif sur ces prévisions en fin d’année.

Du point de vue des locaux, le 4ème trimestre a été particulièrement dynamique avec plus de 4,8 milliards d’euros d’engagements transactionnels. Dans un premier temps, les mesures entreprises par les pouvoirs publics afin de limiter les impacts de la crise financière ont permis une amélioration des conditions de financement. Ainsi, les investisseurs ont pu emprunter davantage, et ce, à des taux historiquement bas. Par ailleurs, le rendement immobilier apparaît comme étant plus rémunérateur et moins volatile, comparativement à celui d’autres classes d’actifs, tels que les obligations d’Etat et les actions. Enfin, certains marchés sous-jacents ont bien traversé la crise, à l’instar des commerces, des immeubles neufs à cash flow sécurisés et de la belle pierre de taille parisienne qui demeure une valeur refuge. En 2011, dans un environnement économique encore fragile, les volumes investis devraient légèrement progresser et se situer entre 12 et 14 milliards d’euros.

Finalement, après une année 2010 en fort recul, la construction neuve de bâtiments productifs semble connaître une très légère amélioration, sous l’impulsion des bureaux et des commerces. Les locaux tertiaires restent orientés à la hausse.

12 mois pour retourner des métiers du bâtiment dans une situation encore fragile
d’après Philippe Dresto, Directeur Associé ONTSBTP
Il aura fallu 12 mois pour retourner plus de 24 mois d’orientation négative. Comme nous l’avons souligné, les disparités dans le bâtiment s’avèrent très marquées. Chaque corps d’état a connu des situations et des dynamiques très variées. Alors peut-on parler de reprise durable ? La vision conjoncturelle élargie montre bien la reprise, mais également la fragilité de ce mouvement. Finalement, la situation est assez comparable dans le bâtiment. Il n’y a assurément plus de dégradation de volume de marché, la décroissance est jugulée, les points plancher sont atteints, mais à quel prix ?

Si l’on observe précisément le secteur par lequel est arrivée la crise en 2008, le résidentiel neuf, on note qu’en un peu plus de 2 ans, le marché a reculé de plus de 30 % en volume. Si l’érosion est aujourd’hui stoppée, le marché de la construction neuve de logement est toutefois comparable à celui des années 2002/2003, soit près de 8 ans en arrière…
Ce mouvement de stabilisation des marchés est une bonne nouvelle et permet un rebond relatif de l’activité du bâtiment.

Source : n-schilling

Publié le 28 avril 2011
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