Les 1ères Rencontres de l’Observatoire du Bâtiment “2011, alors la reprise ?” (1)

Créé en 2007, l’ONTSBTP, Observatoire National des Travaux et Services liés au Bâtiment et aux Travaux Publics, s’impose comme le pôle d’études de référence du marché du Bâtiment en France, œuvrant au quotidien pour offrir aux professionnels du secteur privé comme du milieu institutionnel, de véritables outils de veille et d’aide à la décision : enquêtes, études, baromètres, observatoires métiers sur tous les corps d’état…

Nouvelle étape stratégique, l’organisme vient de créer “Les Rencontres de l’Observatoire du Bâtiment”. Rythmés par l’intervention d’experts, ces événements vont permettre de fédérer les professionnels du Bâtiment dans une logique d’échanges et de partage d’expériences. Sur le thème “2011, alors la reprise ?”, cette première édition porte sur la conjoncture du marché et ses conséquences pour tous les acteurs de la chaîne de valeur.

Economie : Les performances du passé ne présagent pas de l’avenir
d’après Stéphane Ferté, VIP Conseils – Filiale AVIVA
L’économie mondiale a démarré l’année 2011 sur la courbe 2010 de reprise économique « modérée » que nous avons constatée depuis 12 mois. Les résultats des entreprises se sont améliorés, tous secteurs confondus, grâce aux mesures drastiques prises sur les coûts fixes durant l’année 2009.

En parallèle, les difficultés demeurent sur la gestion des dettes souveraines et notamment en Europe après les cas de la Grèce et de l’Irlande en 2010, celles du Portugal et de l’Espagne cette année. La politique de solidarité européenne va être très suivie durant les 10 prochains mois. Dans le reste du monde, les USA continuent à voir leur économie redresser la tête malgré un déficit toujours abyssal et un marché de l’emploi fragile. Les Pays Émergents poursuivent, quant à eux, une croissance spectaculaire, mais l’année 2011 voit se profiler une inflation très importante qui pourrait remettre en cause le dynamisme constaté.

Depuis le tremblement de terre au Japon, les choses ont beaucoup évolué. Le coût de ce drame sera supporté par les japonais qui vont rapatrier leurs capitaux afin de participer à la reconstruction locale. Cela va permettre au Japon de voir son économie rebondir afin de sortir de la “non-croissance” constatée depuis plusieurs années. Pour autant, les marchés financiers mondiaux ne se sont presque pas affolés et intègrent déjà le fait que les résultats des entreprises qui sont concernées par l’outil industriel japonais (exemple : Boeing, dont 35% d’un avion provient de pièces manufacturées au Japon) seront inférieurs aux prévisions initiales 2011.

L’inconnue qui demeure en ce début d’année 2011 est l’issue du mouvement populaire dans le monde arabe sur l’économie mondiale et principalement sur le pétrole qui influence l’ensemble du PIB planétaire. « Les performances passées ne présagent pas de l’avenir ! »

La crise a finalisé d’interconnecter entre eux les acteurs de la filière du bâtiment
d’après Pierre Mit, Président de l’UNTEC
Avant d’évoquer la reprise, il est important d’identifier les conséquences profondes et douloureuses induites par la crise 2008 pour l’ensemble des professions du bâtiment.

L’effondrement du secteur de la promotion a constitué un véritable séisme économique. Des filiales spécialisées ont été liquidées ou mises en sommeil, les effectifs dédiés ont été dégraissés, le nombre de faillites a été multiplié de manière significative.
Tous les acteurs ont été touchés, même ceux qui n’étaient pas forcément spécialisés dans les métiers de la promotion. Cela s’est traduit par le blocage des embauches, la limitation des investissements, y compris de celui de la commande publique.

Si le facteur déclenchant de la crise a été l’effondrement d’un système spéculatif outrancier qui ne profitait qu’à un petit nombre de spéculateurs avertis, la relance doit être basée sur le fruit du travail et bénéficier au plus grand nombre.

Dans cet esprit, il existe des catalyseurs : le plan de relance, la réduction du facteur 4, l’efficacité énergétique, le PTZ, l’accessibilité… L’efficacité de ces outils reste à prouver. Ils sont bien souvent vecteurs de création d’un marché artificiel et éphémère trop lié à l’actualité politique…

Finalement, peut-on parler de sortie durable de crise quand le secteur privé constate un léger frémissement, que pour le secteur public, la problématique du financement des collectivités locales continue de peser de manière significative sur les investissements ?

La relance reste freinée par l’accumulation de normes qui ont des interférences entre elles et qui chargent les montants d’investissement. Le dumping des prix, tant sur les travaux que sur les honoraires, constitue également une véritable problématique, qui œuvre au détriment de la qualité, d’où l’inquiétude de certains assureurs.
Aujourd’hui, plus que jamais, les acteurs de l’acte de construire doivent comprendre qu’ils sont des partenaires et que si l’un des maillons faiblit, pire s’il casse, le système est en péril.

Le neuf : le segment par lequel est arrivée la crise… en amélioration durable ?
d’après Philippe Dresto, Directeur Associé ONTSBTP
A l’heure où l’ensemble des indicateurs relatifs au climat des affaires retracé par les enquêtes de l’INSEE se redresse, l’évolution des mises en chantier de logements neufs et le dynamisme de la demande de crédit suggèrent en outre que l’investissement des ménages en logement progresserait également.

Parallèlement, l’investissement des entreprises en construction retrouverait un taux de croissance positif au deuxième trimestre 2011. Après une contraction ininterrompue depuis le deuxième trimestre 2008, l’activité de la construction renouerait donc avec la croissance à l’horizon de la prévision.

Ces constats mis en exergue dans les dernières notes conjoncturelles officielles sont d’autant plus importants et rassurants que la dernière crise a principalement trouvé ses origines dans le résidentiel neuf.

Source : n-schilling

Publié le 28 avril 2011
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