Crédits renouvelables : la révolution est enfin en marche ! Denis Cotte Conseil salue les efforts de Cetelem en matière de crédit à la consommation renouvelable‏.

Cetelem a décidé d’anticiper de deux ans la baisse des taux applicables aux crédits renouvelables et propose aujourd’hui un crédit se remboursant beaucoup plus vite que ne l’impose la loi Lagarde. Décryptage d’une révolution à venir.

Nous nous sommes plusieurs fois élevés contre la période de transition accordée aux spécialistes du crédit renouvelable, repoussant de deux ans l’entrée en vigueur de la réforme du mode de détermination des taux d’usure.

Rappel : les taux d’usure sont aujourd’hui fonction du type de crédit commercialisé, ce qui entraîne un phénomène aberrant. Le taux plafond applicable aux crédits renouvelables ne cesse d’augmenter (il est aujourd’hui à 19.53 % pour un crédit supérieur à 1.524 €), alors que, dans le même temps, celui applicable aux prêts personnels diminue inexorablement (pour atteindre 8.03 % actuellement). Cet écart (grandissant) entre les taux plafonds applicables aux différents types de crédit à la consommation a des effets pervers redoutables : de moins en moins de consommateurs peuvent souscrire des prêts personnels (pour des raisons de risque supposé) et les titulaires de crédits renouvelables croulent sous un fardeau sans cesse plus lourd.

Afin de corriger ce « dysfonctionnement », les pouvoirs publics ont décidé que les taux d’usure ne seraient plus fixés par produit, mais par montant. Trois nouveaux taux d’usure ont donc été créés pour encadrer les crédits à la consommation : un pour les « petits prêts » (inférieurs à 3.000 €), un pour les « moyens prêts » (d’un montant compris entre 3.000 € et 6.000 €) et un dernier pour les « gros prêts » (d’un montant supérieur à 6.000 €). Malheureusement, ce changement n’interviendra qu’au 1er avril 2013, et pendant les deux ans qui nous séparent de cette date, les pouvoirs publics vont organiser une convergence entre les taux d’usure applicables aux crédits renouvelables et ceux applicables aux prêts personnels (les premiers baisseront alors que les seconds augmenteront). Notre pronostic est qu’à la fin de cette période de transition, les taux d’usure applicables aux petits prêts seront entre 17% et 19%, alors que ceux applicables aux moyens prêts seront entre 15% et 17% et que ceux concernant aux prêts les plus importants seront entre 13% et 15%.

1. Réaction des spécialistes du crédit renouvelable à ce « cadeau tombé du ciel »

Les spécialistes du crédit renouvelable ont, pour la plupart d’entre eux, décidé de continuer à facturer leurs clients à des taux voisins des taux maximum autorisés.

Certains d’entre eux, décidément sans vergogne, ont même décidé de répercuter la hausse du taux d’usure applicable aux crédits inférieurs à 1.524 €, intervenue de manière anachronique le 1er avril 2011 !

C’est pourtant, en partie, la baisse des taux appliqués aux crédits renouvelables qui permettra aux consommateurs de rembourser plus rapidement leurs crédits toxiques, et donc d’éviter de se retrouver, toujours plus nombreux, en situation de surendettement…

Seul un établissement semble avoir compris cette évidence, et propose, depuis le 1er mai 2011, un crédit renouvelable beaucoup plus propre que la nouvelle loi Lagarde ne l’impose. Il s’agit de Cetelem, dont nous souhaitons saluer dans cette chronique les efforts pour assainir le marché du crédit à la consommation.

2. Le crédit renouvelable nouveau est arrivé

Nous en avons rêvé, Cetelem l’a (presque) fait !

Depuis le 1er mai 2011, Cetelem propose un crédit renouvelable dont le TAEG unique est de 14.90 %. Ce taux est donc très inférieur au taux d’usure (19.53%), mais surtout, il est inférieur à ce que seront les taux plafonds pendant encore de nombreux trimestres.

Cetelem a donc anticipé la baisse des taux d’usure applicables aux crédits renouvelables pendant la période de transition. En quelque sorte, l’établissement financier a pris deux ans d’avance sur ses concurrents.

Mais Cetelem ne s’est pas arrêté là dans l’amélioration de son offre. En effet, il aurait pu profiter de son avantage concurrentiel (en termes de taux pratiqués) pour proposer une échéance de remboursement plus faible que celle proposée par ses principaux concurrents, afin de « racoler » (tout en respectant la durée maximale de remboursement imposée par la loi Lagarde) les consommateurs plus intéressés par le montant de l’échéance devant mensuellement être déboursé que par le coût total de leur crédit.

Et bien non, Cetelem n’est pas tombé dans la facilité ! Il propose un montant minimal de remboursement identique (voire supérieur) à celui de ses concurrents.

La conséquence de ce choix est simple : la durée de remboursement des crédits renouvelables proposés par Cetelem est, dans le cas où le consommateur n’a pas souscrit l’assurance emprunteur, de 28 mois (donc bien en dessous de l’obligation légale de 36 mois).

Enfin, cerise sur le gâteau, cette proposition est assortie d’une promotion applicable à la première utilisation du compte : celle-ci peut être remboursée à des conditions préférentielles (TAEG de 5.50%), si le consommateur choisit de la rembourser sur une durée inférieure ou égale à 24 mois.

Remarque : la limitation de la durée de remboursement à 24 mois ne peut être assimilée à une « astuce » permettant de réduire la portée de cette promotion, car, nous l’avons vu, le barème standard de remboursement prévoit déjà une durée de remboursement de 28 mois. Pour bénéficier de cette promotion, le consommateur ne devra donc accepter d’augmenter son échéance que de 2 € par mois.

3. La révolution est donc en marche

Cette offre va, à n’en point douter, révolutionner le marché du crédit renouvelable.

Comment les établissements de crédit concurrents de Cetelem vont-ils réagir ? Vont-ils s’aligner sur leur leader, ou vont-ils prendre le risque de voir le nombre de leurs nouveaux clients fondre comme neige au soleil ?

Certains prendront ce risque, car compte tenu du niveau d’impayés auquel ils sont actuellement confrontés, ils n’ont guère le choix. Mais ce faisant, ils vont petit à petit se transformer en de vulgaires officines de recouvrement (ce qui, compte tenu du niveau de vulgarité déjà atteint par certains, ne devrait pas prendre trop de temps).

Un établissement vient donc de montrer la direction vers laquelle les acteurs du crédit à la consommation doivent évoluer, s’ils ne veulent pas mourir asphyxiés par les conséquences de leurs « propres » turpitudes. Désormais, il ne manque plus qu’une étape pour rendre le crédit renouvelable totalement sain : construire ce type crédit de telle sorte qu’il ne soit plus utilisable que par fractions amortissables.

Nous n’y sommes pas encore, mais nous ne devons pas bouder notre plaisir. Compte tenu de l’ampleur de la baisse des taux pratiquée par Cetelem, et compte tenu de la hausse simultanée du montant des échéances minimales de remboursement proposées par cet établissement, la durée de remboursement de ce type de crédit est déjà passée de 48 mois à 28 mois, ce qui équivaut à une baisse du coût total du crédit de plus de la moitié.

Alors soyons optimistes, réjouissons-nous du chemin parcouru en une seule étape, et faisons en sorte que le futur commence aujourd’hui !

A propos de Denis Cotte Conseil :

Denis Cotte Conseil est un cabinet de conseil dirigé par Denis Cotte, spécialiste du crédit et consultant en la matière auprès de grands établissements financiers. Denis Cotte Conseil informe et conseille les consommateurs sur les aspects positifs, mais aussi sur les dangers que peuvent présenter certains crédits à la consommation, notamment les « revolving ».
Pour plus d’information : www.moncreditpropre.com

Source : Agence Fargo