Acheter ses locaux est un gage de stabilité qui présente un côté rassurant pour tout entrepreneur. De nombreuses contraintes existent pourtant auxquelles il faut prendre garde.
L’achat, une solution séduisante mais contraignante
Les particuliers ont tendance à acheter leur habitation dès que leurs finances le leur permettent et qu’ils ont un projet de vie à long terme. Mais pour les entreprises, la question ne se pose pas de la même façon. Celles-ci réagissent à des marchés, elles ont besoin de flexibilité. La location représente ainsi l’essentiel du marché de l’immobilier d’entreprise pour les utilisateurs et les exceptions correspondent à des cas bien particuliers. Fabrice Amic de Gemofis et Nicolas Jean-Jacques de King Sturge nous aident à faire le point.
La plupart des PME ont en tête, à terme, d’acheter leurs locaux, que ce soit en nom propre ou par l’intermédiaire d’une Société Civile Immobilière (SCI) créée par le chef d’entreprise pour l’occasion. Les avantages premiers sont de se créer un patrimoine et d’avoir une visibilité à moyens termes sur ses dépenses immobilières, ce que ne permet pas la location à une tierce personne, les loyers étant indexés sur l’indice du coût de la construction (ICC).
« A partir du moment où le bien immobilier est couvert par une garantie décennale, le propriétaire est sûr pendant dix ans de ne pas avoir de dépenses supplémentaires, ce qui représente un atout important », explique Nicolas Jean-jacques.
Mais pour acheter, il est nécessaire d’avoir une vision à long terme du développement de l’entreprise afin de ne pas se retrouver à l’étroit dans ses locaux suite à des embauches importantes. Il faut aussi avoir conscience que les fonds utilisés pour l’acquisition de l’immeuble sont autant de liquidités en moins pour investir dans le développement de l’entreprise. Il faut donc disposer d’assez de capitaux pour assumer les deux dépenses parallèlement. Et bien garder à l’esprit qu’un patrimoine immobilier n’a pas une valeur immuable.
« Lors de l’acquisition de locaux, une partie de la richesse de l’entreprise ne repose plus sur son savoir-faire et sa capacité à produire et/ ou à vendre mais sur la valeur de son immeuble. Or celle-ci peut fluctuer avec les rebonds du marché de l’immobilier, ce qui fragilise l’entreprise », rappelle Nicolas Jean-jacques.
« La logique patrimoniale ne doit pas non plus entrer en conflit avec la logique de développement de l’entreprise « , poursuit Fabrice Amic avant de rappeler que la gestion immobilière est un métier à part entière qui demande du temps et de l’investissement. » Il est préférable parfois de se concentrer sur son cœur de métier. L’appréciation du risque « propriétaire » est à prendre en compte (travaux, entretien, fiscalité, temps à consacrer, risque de marché). Le marché de l’immobilier d’entreprise ne se valorise pas systématiquement », complète Fabrice Amic, responsable du bureau de Paris de Gemofis. Les locaux peuvent aussi subir une décote importante avec l’usure. Faire appel à un professionnel pour entretenir l’immeuble et maintenir sa valeur marchande peut alors s’avérer très utile.
Source : BureauxLocaux.com