Si un récent rapport de l’ANAH s’attache au sort des copropriétés en difficultés – qui représentent 15 % des immeubles – le magazine 60 millions de consommateurs publie, dans son numéro de février, un énième dossier sur les syndics intitulé « Syndics : trouver la perle rare », qui repose sur l’examen de 282 contrats (sur 560 000). Sont ainsi arbitrairement distribués bons et mauvais points aux professionnels, qu’ils appartiennent à des groupes ou soient indépendants.
L’UNIS (Union des Syndicats de l’Immobilier) n’entend pas entrer ici dans la polémique qui tend à lister les clauses des contrats qui respectent ou non la sur-réglementation en vigueur (notamment : Loi Hoguet de 1970 et son décret de 1972, Loi de 1965 et son décret de 1967, Avis du Conseil National de la Consommation de 2007, Arrêté Novelli de 2010, recommandations de la Commission des Clauses Abusives de 1996 et 2011). A cet égard, l’UNIS a élaboré avec la FNAIM un modèle de contrat, respectueux de la réglementation, et enjoint ses membres à respecter ces textes. L’UNIS intervient lorsque des abus sont portés à sa connaissance (113 réclamations en 2011).
Toutefois, l’UNIS s’étonne du parti-pris de l’étude du magazine, qui a épluché scrupuleusement les frais de photocopie, d’archives, de banque, d’affranchissement, faisant comme si un syndic était un employé de banque, de poste, ou de service documentaire.
Il est étonnant que l’étude ne se pose pas un instant la question de la qualité de la prestation. Il n’y a pas d’autres professions dans le secteur des services dont le contrat est aussi détaillé que le contrat de syndic. Ce qui entraîne de vaines comparaisons à l’infini, sans intérêt si elles ne sont pas reliées à la qualité tant du service que de l’implication des gestionnaires.
A force de dénigrer la profession sans objectivité en ne comparant pas la qualité des services, on dégoûte toutes les vocations à exercer le métier (48 000 salariés). A moins, bien entendu, qu’il y ait le désir de certains de transformer le syndic en officine municipale ou étatique.
Il est demandé au syndic des compétences juridiques, techniques, comptables, psychologiques, afin d’obtenir une prestation de qualité, mais ce type d’études incite à déconsidérer ces compétences, à ne pas les payer à leur juste prix. Sans compter que le syndic revêt en outre une fonction de médiateur permanent entre les copropriétaires, qui souffrent d’un fréquent malentendu, ne pas avoir toujours conscience que leur statut n’est pas d’être propriétaire « tout seul ». A cet égard, l’UNIS organise pour eux depuis trois ans l’Université de la Copropriété dans le but de « mieux comprendre pour mieux s’entendre ». Cette initiative originale rencontre un grand succès dans toutes les régions, et notamment à Lyon et en Rhône-Alpes.
Une bonne gestion d’un immeuble a un vrai coût, qui est totalement occulté par l’étude. Un personnel de qualité se rémunère, tout autant que la disponibilité tant réclamée.
L’UNIS souligne donc avec force que la profession, et les copropriétaires, sont amenés à s’entendre sur le véritable coût d’un syndic.
« Médiation, discipline, équilibre économique, voilà le triptyque qui manque aux copropriétés et aux syndics », clame Etienne Ginot, président de l’UNIS, déplorant que, contrairement aux affirmations du magazine, la proposition de loi de réforme des professions immobilières n’ait pas encore été intégrée dans le calendrier parlementaire.
A propos de l’UNIS
Représentative des 5 métiers que sont la gestion (syndics, gérants), la transaction (agents immobiliers, marchands de biens) et l’expertise, l’UNIS regroupe plus de 2.000 Administrateurs de biens et syndics de copropriété, 2.000 Agents immobiliers et transactionnaires et 600 Marchands de biens, dans toutes les régions de France.
Consciente d’une évolution de la société qui nécessite que ses métiers se rapprochent toujours plus de ses clients, et pour accompagner ces changements avec raison et responsabilités partagées, l’UNIS a pris dès sa création des orientations ouvertement et surtout positivement tournées vers les clients de ses adhérents : propriétaires, bailleurs, vendeurs, acquéreurs et locataires.
Force de propositions et de réflexions, l’UNIS est consultée par les pouvoirs publics et siège au sein des principales structures et organismes liés à l’immobilier.
Source : Agence côtéjardat