Propositio​ns de Michel Ceyrac, candidat à la présidence de l’USH (1/2)

L’élection du président de l’Union Sociale pour l’Habitat (USH) aura lieu mercredi prochain 28 novembre, pour remplacer Thierry Repentin nommé Ministre Délégué, chargé de la Formation professionnelle et de l’Apprentissage.

Michel Ceyrac, Président de la Fédération des Entreprises Sociales pour l’Habitat (ESH), une des cinq familles composant l’USH, s’est porté candidat à la Présidence de cette dernière. Dans cette perspective, Michel Ceyrac présente ses propositions :

L’élection du Président de l’USH intervient au moment où le logement social vit une période de transition qui va l’obliger à revoir son modèle économique et social.

C’est dans ce contexte, que Michel Ceyrac, Président de la Fédération des ESH depuis 2010, dont le parcours professionnel l’a conduit à diriger deux grands groupes de logements sociaux – Immobilière 3F et France Habitation – a décidé de présenter sa candidature.

A l’instar de toutes les organisations professionnelles, l’action de l’USH gagnerait en efficacité en portant à sa tête un professionnel, dont la connaissance des mécanismes et de l’environnement du logement social se double d’une expérience concrète du fonctionnement des organismes, de la maîtrise d’ouvrage et du management.

Redéfinir le rôle et les missions de l’USH, afin de lui permettre de redevenir une force de propositions sur la base d’un discours renouvelé rejetant dogmes et tabous, préparer le Mouvement HLM a relever les défis auxquels sont et seront confrontés les organismes : tels sont les deux grands axes de propositions défendus par Michel Ceyrac.

REDÉFINIR LE RÔLE ET LES MISSIONS DE L’USH

Michel Ceyrac propose d’engager une large concertation avec les instances représentatives des fédérations de l’USH, d’adopter les réformes de la gouvernance permettant au Mouvement HLM d’être plus efficace dans la promotion et la défense de ses idées et plus proche des préoccupations des organismes qu’il représente. Ces propositions s’organisent autour de trois idées clés :

1 -Unir
Lors de la discussion de la loi Borloo, portant sur la réforme de la gouvernance, Michel Ceyrac avait proposé au gouvernement que les ESH adoptent un statut nouveau, peu connu à l’époque, qui est celui de la Société Coopérative d’Intérêt Collectif (SCIC). Ce statut pourrait préfigurer un statut unique permettant de rassembler les familles HLM. L’idée d’une plus grande unité des familles HLM reste d’actualité car le mouvement est appelé à s’exprimer fortement et à diffuser largement ses idées dans les mois qui viennent.

2 -Anticiper
Le « modèle HLM » dont les fondamentaux sont éprouvés et à juste titre qualifiés de « robustes », est aujourd’hui confronté aux chocs de la mondialisation : paupérisation croissante des locataires, augmentation constante du coût de l’énergie, risque de relégation de certains habitants, restrictions budgétaires, irrationalité des marchés financiers faisant peser à terme un risque d’emballement des taux d’intérêt.

Dans un contexte de croissance nulle et d’alourdissement de la pression fiscale, est-il raisonnable de penser que le logement social puisse échapper à une remise en question de son modèle ? Il est permis d’en douter et l’USH doit s’y préparer.

3 -Organiser
L’USH doit prendre toute sa part de responsabilité dans le travail de réflexion à conduire et faire les propositions courageuses qui s’imposent. Pour ce faire, il est nécessaire de définir plus clairement les périmètres respectifs et le rôle dévolu aux fédérations et à l’Union. Ce travail de clarification devra être conduit dans les meilleurs délais.

RELEVER LES GRANDS DEFIS DU LOGEMENT SOCIAL

Le monde HLM prend aujourd’hui conscience que le modèle économique du logement social doit, comme tous, et peut être plus encore que les autres secteurs d’activité, au regard de la contrainte budgétaire à laquelle il est exposé, évoluer pour s’adapter aux réalités du moment. Fort de ce constat, l’USH doit relever les défis auxquels sont ou vont être confrontés les organismes. Ils portent sur :

1 -Le financement de la construction et de la réhabilitation

Une réponse devra être apportée à la réduction tendancielle des aides à la pierre. Et ce dans un contexte où le gouvernement assigne au monde HLM des objectifs de construction ambitieux et qu’une pression se fait jour pour limiter l’évolution des loyers.

En effet, le niveau actuel des aides à la pierre de l’Etat et des collectivités locales ne suffira pas pour financer la construction neuve et les opérations de réhabilitation.

Le gouvernement a conditionné la suppression de la taxation des organismes HLM à la création d’un système de mutualisation volontaire d’une partie de leurs fonds propres. Les Fédérations se sont engagées à étudier la mutualisation qui apparaît comme étant la meilleure des solutions.

Cette mutualisation ne doit pas cependant être dissociée du devenir de la Caisse de Garantie du Logement Locatif Social (CGLLS), dont il apparaît que les modalités de provisionnement des plans d’aides aux organismes défaillants sont en forte baisse.

Aussi est-il proposé d’ajuster le montant des cotisations des bailleurs sociaux aux seuls besoins de financement des missions classiques de la CGLLS ; le surplus pourrait servir à alimenter un fonds spécifique dédié à la mutualisation, dont la gouvernance serait assurée par les représentants de l’USH.

La réalisation des 150 000 logements neufs et la politique de réhabilitation thermique du patrimoine locatif existant doit également s’appuyer sur d’autres sources de financement. Tel le produit de la vente des logements aux locataires qu’il est nécessaire de développer. De la même façon, l’USH devra continuer à défendre activement le 1 % Logement et l’affectation de ses ressources au financement du logement social. Lesquelles représenteront en 2013 trois fois le montant des aides à la pierre de l’Etat.

Publié le 23 novembre 2012
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