INVESTIR A LA MONTAGNE, SE POSER LES BONNES QUESTIONS PAR PIERRE REYNAUD, MARCHAND DE BIENS

Est-il facile d’investir dans l’immobilier à la montagne et est-ce rentable ? Pierre Reynaud, spécialiste de l’immobilier de luxe et fondateur du groupe PRI, dresse les tendances de ce secteur si particulier.Une note de conjoncture des Notaires de France publiée le 23 janvier dernier montre toute la difficulté d’investir à la montagne.

En 2016, les prix ont justement fait les montagnes russes, affichant mois après mois d’importantes variations aussi bien à la hausse qu’à la baisse. Des prix qui varient, expliquent les Notaires de France, en fonction de l’âge du parc immobilier mais également du potentiel d’enneigement des différentes stations.

Investir dans l’immobilier à la montagne est-il ou non une bonne idée ?

Selon Pierre Reynaud , directeur du groupe PRI, les aléas du potentiel d’enneigement sont en effet un frein à prendre en considération. « Cela coûte en effet très cher pour la durée de la saison », explique le spécialiste de l’immobilier de luxe, qui rappelle qu’en-dessous de 1 500 mètres d’altitude, le réchauffement climatique a provoqué une baisse assez nette des seuils d’enneigement. « A la montagne, la saison ne représente que cent jours, la rentabilité est faible et les charges très élevées », surenchérit le spécialiste.

Certains acheteurs s’y risquent quand même. Et dans ce domaine, ce sont les stations suisses qui tirent leur épingle du jeu. Mais la France n’a pas été en reste en 2016.

L’Hexagone, précise Pierre Reynaud, « peut compter sur quelques valeurs fortes comme Courchevel et Megève. Tout comme Megève, Châtel et Samoëns ont enregistré l’an dernier des croissances à deux chiffres du prix au mètre carré médian pour les appartements anciens. »

Mais une nouvelle tendance est apparue ces dernières années : les résidences de tourisme ont, à la montagne, de plus en plus la cote, remplaçant petit à petit les résidences secondaires. « C’est en effet budgétairement parlant une option intéressante, car les résidences de tourisme coûtent moins chères que les résidences secondaires », explique-t-il ainsi. Mais cela ne signifie pas pour autant la fin des résidences secondaires. « Les riches investissent dans des chalets et les cadres dans des appartements anciens, en résidence secondaire », résume Pierre Reynaud.

Et la surtaxe sur les résidences secondaires n’a en aucun cas rebattu les cartes, les acheteurs de résidences secondaires, étant déjà propriétaire d’une résidence principale, n’étaient « pas gênés par la taxe », selon le patron du groupe PRI, propriétaire d’un chalet de 1 200 m² à Megève et d’un autre de 750 m² à Courchevel.

Malgré tout, investir à la montagne apparaît parfois comme une aubaine, notamment dans les stations de haute altitude, qui bénéficient d’un fort taux de remplissage et qui représentent donc un bon rendement locatif.

« Comme pour tous les investissements immobiliers en France et dans le reste du monde, le critère principal reste l’emplacement », explique Pierre Reynaud, qui rappelle cependant que les prix de l’immobilier de montagne varient également en fonction des projets. Comme le rappellent les Notaires de France, la qualité du parc immobilier et les équipements ont un impact réel sur le prix. Si bien que, en 2016, les stations des 3 Vallées ont vu leurs prix grimper en flèche. Ce qui ne doit pas faire oublier les difficultés des stations à enregistrer la venue de nouveaux investisseurs et à s’inquiéter de la relative pénurie de nouveaux projets de résidences de tourisme.

Ce constat, effectué en 2014, reste aujourd’hui d’actualité. « La situation est toujours la même en raison de la difficulté à financer de nouveaux projets », se désole Pierre Reynaud, qui précise que les Français s’attachent d’abord à financer leur résidence principale et leur résidence secondaire avant de penser à acheter à la montagne.

Publié le 11 avril 2017
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